Plus de 80% des populations vivent de l'agriculture
Dans la conjoncture actuelle, quelque 75 % des pauvres dans le monde vivent dans les zones rurales des pays en développement. Pour ces populations, l'agriculture demeure la principale source de subsistance. D'après les estimations, 86 % des populations rurales dépendent de l'agriculture, de la pêche, de la sylviculture et de l'élevage pour vivre. Tel est le constat que fait ressortir le Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) dans une étude qu'il vient de réaliser sur " la femme en agriculture et en milieu rural dans le Bassin méditerranéen ". Consciente de l'importance de l'agriculture en tant que moteur de croissance et de réduction de la pauvreté dans les pays en développement, la communauté internationale s'attache à traiter les problématiques de ce secteur, notamment le faible rendement, dans le but de renforcer la sécurité alimentaire mondiale. Si l'agriculture des pays en développement n'atteint pas son potentiel, c'est principalement parce qu'elle ne tire pas suffisamment parti de l'une de ses ressources les plus précieuses, à savoir les femmes. Celles-ci représentent plus de la moitié des pauvres des régions rurales. 70 % à 80 % de la main-d'œuvre agricole des régions rurales sont des femmes au foyer. Elles participent au marché de l'emploi rural en qualité notamment de producteurs indépendants, de travailleurs journaliers ou d'aides familiales non rémunérées.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les femmes produisent entre 60 % et 80 % de la nourriture dans la plupart des pays en développement, et la moitié de la production mondiale de denrées alimentaires. Ces données montrent que si les hommes et les femmes ne bénéficient pas de chances égales, les efforts déployés par les gouvernements nationaux et la communauté internationale pour assurer le développement agricole, réduire la pauvreté et garantir la sécurité alimentaire seront compromis. Le concept de " différenciation entre les sexes " renvoie aux attributs sociaux et familiaux respectifs des hommes et des femmes. Elle constitue d'ailleurs une variable essentielle à l'analyse des responsabilités, des contraintes, des opportunités, des incitations, des coûts et des bénéfices en agriculture. Bien que dans les régions rurales les femmes sont appelées à accompagner les hommes dans un large éventail d'activités pour la productivité agricole et la croissance économique, leur contribution est systématiquement marginalisée dans l'emploi rural et le développement agricole. Ce phénomène est imputable à deux raisons : d'abord, le travail des femmes est le plus souvent non rémunéré ou non considéré. Les femmes travaillent généralement dans l'exploitation de leur époux ou de leurs parents, parce qu'elles ont un faible pouvoir de négociation au sein de la famille et parce qu'il leur est difficile de se dégager de leurs obligations pour trouver d'autres types d'emploi. Il y a deux fois plus de femmes que d'hommes qui s'acquittent des tâches non rémunérées, tandis que les hommes qui ont des emplois agricoles rentables sont beaucoup plus nombreux que les femmes.
Source : http://www.lemaghrebdz.com/
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